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“Je suis issu d’une famille de céréaliers dans l’Yonne (89). Après mon BTS ACSE, j’ai travaillé chez un négoce en région parisienne pendant dix ans où je gérais des silos d’expédition. Je me suis finalement installé sur le ferme familiale en 2011 au départ à la retraite de mon oncle qui était associé avec mon père. Après cinq années de collaboration, mon père a également pris sa retraite et a été remplacé par ma femme sur la ferme. Aujourd’hui, l’exploitation possède une SAU de 355 ha sur lesquels nous cultivons du blé, de l’orge de printemps, du colza, du tournesol et du pois. Les sols sont en majorité des argilo-calcaires à silex avec une topographie relativement vallonnée.
Un historique de forte pression adventices sur la ferme…
Une particularité de la ferme est que la charrue n’a pas été sortie depuis plus de trente ans, mon père et mon oncle ayant arrêté le labour en 1988. La problématique qui découle de cet historique est l’apparition de phénomènes de résistance de certaines adventices aux herbicides, en particulier du ray grass. Certaines graminées ont la capacité de survivre à une application d’herbicide supposément létale pour la plupart des individus de la même espèce. Cette défaillance de l’efficacité du contrôle chimique induit la multiplication des graines et l’augmentation de la pression au niveau de la parcelle.C’est un des principaux axes de travail que je mène avec Anthony Frison (agronome AgroLeague sur mon secteur) : adopter avant tout des leviers agronomiques pour limiter la pression adventice et rechercher une efficacité désherbage optimale.
… qui pénalise le souhait d’aller vers du semis direct
Nous cultivons en TCS, avec pour objectif de nous diriger vers du semis direct sous couvert végétal. Cependant, cet historique de problématiques de désherbage ainsi que les nouvelles restrictions d’usage de plus en plus strictes de certains herbicides sont des freins actuellement pour aller vers du semis direct. Le fait que les sols n’aient pas été labourés depuis longtemps est un facteur positif pour y arriver, mais il nous faut d’abord travailler sur les problèmes de résistance pour éviter d’aller dans le mur. Le premier désherbage est la rotation et l’adjonction d’une couverture végétale en interculture.
La rotation a été diversifiée avec l’intégration du tournesol et du pois. Néanmoins l’approche doit rester pragmatique : pour être rentable, la surface de blé doit être supérieure à 190 ha. Par ailleurs, la rotation doit s’adapter aux contraintes de chaque parcelle. Des couverts végétaux sont désormais implantés à l’interculture hivernale pour nourrir et protéger le sol. Ils sont composés essentiellement de légumineuses pour profiter des restitutions d’azote organique à la culture de printemps qui suit.
Objectif : faire évoluer le système sans pénaliser la rentabilité
Je souhaite faire évoluer mes pratiques pour aller vers plus de rentabilité, d’autonomie et de résilience. Néanmoins, la réalité économique de mon activité aujourd’hui ne me permet pas de prendre trop de risques. Anthony Frison, l'agronome référent me rassure dans mes prises de décisions. Je le contacte dès que j’ai la moindre question. Il m’appuie techniquement au quotidien et m’aide à consolider ma vision à long terme. L’effet de groupe est également très enrichissant ! Échanger avec les membres du groupe au travers des tours de plaine, mais également de la plateforme d’AgroLeague, permet de découvrir les solutions pensées par les autres face à différentes problématiques. Les solutions existent. Pour les trouver, il faut essayer de penser autrement et mettre en place des essais. Profiter des résultats d’essais des autres, qu’ils soient concluants ou non, permet d’aller plus vite dans notre réflexion."
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