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Mettre fin aux traitements systématiques et combiner des techniques alternatives permettent de rentrer dans une logique d’économie de charges et de réduction des produits phytosanitaires.
Dans ce cadre, les adjuvants sont des produits utilisés pour améliorer la performance des produits phytosanitaires (rétention, pénétration et/ou étalement) et réduire les effets néfastes comme le ruissellement ou la dérive.
Suffisent-ils à eux seuls à diminuer les doses d’herbicides et de fongicides et sous quelles conditions ?
Une bonne stratégie de traitement est nécessaire pour réduire les doses d’herbicides
L’adjuvantation des herbicides ne permet pas de réduire la quantité de matière active à apporter. Un cumul suffisant de matière active est nécessaire pour avoir une bonne efficacité et de la rémanence.
Les échecs de désherbage sont souvent liés à des problèmes techniques (dosage erroné, oubli d’adjuvants, produits non-adaptés à la flore adventices) ou pratiques (applications dans de mauvaises conditions climatiques, à un stade non adapté des adventices, etc.). Pourtant, une bonne stratégie de traitement peut amener à utiliser des doses plus faibles que la dose homologuée, tout en visant un objectif d’optimum de propreté.
De manière générale, il est plus compliqué de réduire les doses des herbicides que celles des fongicides. C'est notamment le cas pour le désherbage des céréales où l'on utilise des produits racinaires à appliquer avant la levée des adventices et/ou sur plantule. En règle générale, les adjuvants pour les antigraminées racinaires présentent peu d'intérêt, si ce n’est pour limiter la dérive lors de la pulvérisation.
Néanmoins, il est possible d’envisager une diminution des doses pour le désherbage des colzas en passant en micro-doses en post-levée comme ce qui est pratiqué par exemple pour le désherbage des betteraves. Cela demande une bonne technicité mais aussi d'intervenir dans des conditions de traitements idéales, au stade adapté des adventices. Dans ces conditions, des réductions de 10 à 25% sont envisageables.
L’adjuvantation des fongicides permet de réduire davantage les doses
Pour les fongicides, la part de l’adjuvantation dans la réduction des doses peut être de l’ordre de 15%.
Il existe plusieurs adjuvants possibles à associer avec les fongicides pour optimiser l’efficacité de l’application. Ces adjuvants ont pour la majorité des rôles de mouillant, pénétrant ou encore rétenteur du fongicide sur la feuille. Certains adjuvants combinent même plusieurs fonctions citées précédemment.
Les humectants :
Ils permettent de maintenir l'hygrométrie à la surface de la feuille et évitent ainsi la cristallisation de la matière active et l'évaporation de la bouillie. On utilise classiquement du sulfate de magnésie (EpsoTop).
Plus le taux d'hygrométrie est faible, plus l'usage d'un humectant est approprié car il permet à la gouttelette de pulvérisation de rester plus longtemps à la surface des feuilles avant de s'évaporer, donc d’améliorer la pénétration du produit dans la plante.
Un minimum de 2% du volume de la bouille est recommandé comme dosage pour cet adjuvant. Il peut être augmenté si les conditions hygrométriques deviennent plus faibles. Attention, toutefois, un humectant ne compensera pas la perte d’efficacité des fongicides liée à une hygrométrie trop faible (< 60%) et donc à de mauvaises conditions de pulvérisation.
Les mouillants :
Plus coûteux, les mouillants permettent d’améliorer la rétention et l'étalement des gouttelettes de la bouillie en réduisant les tensions superficielles à la surface de celle-ci.
Ils présentent une efficacité particulière pour les fongicides sur pois et céréales (plantes peu mouillables) ou pour un traitement anti-fusariose sur blé où l'on cherche à couvrir l'épi.
Parmi eux, on retrouve communément les solutions de chez ACTION PIN à base de terpènes comme HELIOTERPEN FILM à 0,4% du volume de bouillie. Il est homologué sur céréales et a un rôle de mouillant rétenteur. Le SILWET L77 à 0,05% du volume de bouillie possède un rôle de mouillant pénétrant. Il est autorisé sur blé, orge, avoine et colza.
Pour permettre de diminuer encore plus les doses, voire de supprimer les fongicides de synthèse, une stratégie plus globale doit être pensée à l’échelle de la ferme avec une combinaison de techniques :
- Le mélange de variétés : en céréale, il est conseillé d'associer au moins 4 variétés pour bénéficier des avantages de chacune.
- La nutrition de la plante (analyse de sève et application d'oligo-éléments) : une plante bien alimentée résiste mieux aux maladies et aux ravageurs et, in fine, produit plus avec une meilleure qualité. Les analyses de sève comme outils de pilotage agronomique permettent d’identifier les carences et les excès trois semaines avant l’apparition des premiers symptômes visuels. Sur céréales, trois analyses sont généralement réalisées à l’échelle d’une campagne : au moment du tallage et/ou à la reprise de végétation puis au stade épi 1 cm, voire au stade dernière feuille pour s’assurer de la qualité de la récolte finale.
- Des applications d'extraits fermentés et/ou de thés de compost oxygéné : utilisées en préventif, stimulent les défenses naturelles de la plante et baissent la pression fongique.
⚠️ À retenir : des réductions modérées de doses sont possibles mais nécessitent une bonne technicité en plus de l'adjuvantation.
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