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Les différentes possibilités de gestion
Les limaces ont toujours été un fléau pour l'agriculture.
En conséquence, des solutions de gestion ont été trouvées. Souvent, l'idée est de vouloir les tuer, sans pour autant résoudre le problème de fond.
Voici un aperçu de quelques points interpellants qui méritent que l'on y trouve réflexion.
Limace et odorat
Les limaces chassent à l'odorat, pour cela elles sont aidés par une paire de tentacules située au niveau de sa tête. Lorsqu'elles se situent dans une parcelle où la végétation est abondante, les limaces ne se dispersent pas de plus de 50 cm/jour.
Elles repèrent leur nourriture grâce à leurs organes olfactifs et à des papilles gustatives.
—> Quid des plantes très odorantes qui peuvent couper les effluves des plantes savoureuses pour les limaces 🐌 (ex : le fenugrec est marqué en fiche Arvalis qu'il possède une faible appétance pour les limaces, tout comme la bourrache).
Limace et calcium
Les limaces ont une forte teneur en calcium dans leurs tissus. C'est un élément indispensable à leur développement. C'est en modifiant le métabolisme du calcium que le phosphate ferrique joue sur la létalité des limaces.
Cet aspect soulève plusieurs questions :
- Limaces et sols calcaires = fort développement possible ;
- Les limaces sont en surface s'il y a du calcium ;
- Les limace peuvent être présentes pour rééquilibrer en calcium ou autre élément (mauvaise répartition de la matière organique, donc des éléments nutritifs).
La mémoire des limaces
Dans une étude menée en 2018, des chercheurs ont fait subir à des limaces un stress traumatique, puis ont transféré de l'ARN à d'autres limaces. Celles-ci ont eu les mêmes réactions que les limaces qui avaient subi le stress traumatique.
Fort de ce constat, pour l'agricole cela laisse penser que :
- La limace a une mémoire ;
- Elle peut transférer des infos à ses congénères dans la nature :
- En présence de nourriture, elle reste statique jusqu’à recevoir l’information de la levée d’une nouvelle culture ;
- Culture piège = effet leurre garanti ? Retrouve l'exemple de Noël Deneuville, membre AgroLeague dans la Nièvre, qui opère une gestion sans anti-limaces dans **cet article.**
Travail du sol
Le travail du sol (labour/déchaumage) est un moyen pour limiter la prolifération des limaces, notamment en mettant les oeufs à la lumière et en asséchant la surface.
Cependant, cela ne constitue pas une solution à long terme car c'est également un frein à l'installation des prédateurs naturels des limaces (carabes, staphylins).
Les 2 graphiques ci-dessous illustrent des essais de Jean Luc Forleur menés entre 2001 et 2004 dans l'Est de la France pour montrer l'effet de le couverture du sol sur les populations de carabes et de limaces. On observe qu'un équilibre se met en place avec le temps.
Dénombrement des limaces et des carabes entre 2001 et 2004 (FORLEUR, 2004)
L'équilibre est délicat : il faut à la fois garder suffisamment de limaces pour avoir une population de prédateurs correcte et limiter l'impact que les limaces peuvent avoir sur la culture (attention notamment aux cultures avec peu de semences à l'hectare et dans une terre nue).
2 matières actives sur le marché
Dans l’univers des anti-limaces, ne restent sur le marché que 2 matières actives :
- Le métaldéhyde : entraîne une destruction des cellules qui produisent le mucus, celles de l’appareil digestif et de la peau.
- Les solutions à base de phosphate ferrique (homologuées comme produit de bio contrôle -autorisées en AB) : perturbe le métabolisme du calcium et entraîne un blocage du système digestif des limaces.
—> Ces solutions sont complémentaires selon les différents systèmes de production. Cette complémentarité permet également de pérenniser la lutte.
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