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Chaque ferme est un cas particulier et doit faire l’objet d’une réflexion à l’échelle individuelle et surtout locale.
Néanmoins, certaines caractéristiques sont communes à une majorité des fermes d’élevage qui souhaitent réduire le travail du sol pour des raisons économiques et environnementales.
Les points de vigilance s’articulent autour de trois points clés : la structure du sol, l'activité biologique et la mise en place de couverts végétaux performants.
1 - Adapter la gestion des effluents organiques pour réduire les problématiques liées à la structure du sol
En système de polyculture élevage, une attention particulière doit être mise autour de la gestion des effluents organiques.
Les conditions de récolte et d'épandage des produits organiques conditionneront en partie la réussite du semis direct. Souvent en élevage, de nombreux passages d'engins sont réalisés dans les parcelles, parfois dans des conditions non-optimales. Cela peut occasionner des problèmes de structure, d'aération du sol et de nivellement de la parcelle.
En effet, la pression exercée par les passages d’engins dans les parcelles agricoles entraîne un phénomène de tassement, qui correspond à la diminution du volume de porosité. Ce tassement impacte la capacité d’infiltration de l’eau et de l’air, la facilité de pénétration des racines dans le sol et le bon fonctionnement de l’activité biologique. Il est primordial de prendre des mesures pour limiter ce phénomène lorsque l’on cherche à réduire voire abandonner le travail du sol.
Par ailleurs, le semis direct demande d’avoir des sols les plus plats et uniformes possible pour assurer une bonne régularité de semis et donc de levée.
2 - Alimenter la vie du sol
Le deuxième point clé concerne l’alimentation de l'activité biologique (que l'on peut mesurer grâce aux analyses de sol). Il peut s’agir d’un facteur limitant en élevage du fait que les parties aériennes des cultures sont souvent exportées. Il est donc important de restituer de la matière organique au sol et notamment du carbone labile pour assurer une bonne vie biologique du sol.
Le carbone labile est le “carburant du sol”, c'est la fraction nutritive dont se servent les micro organismes pour s'alimenter, utiliser l'énergie carbonée et restituer les éléments nutritifs par la minéralisation. Il a une durée de vie de quelques jours à quelques mois. Ce carbone labile offre une bonne efficience de conversion en humus stable en stimulant l’activité biologique des sols.
La matière organique stable / humus a un cycle beaucoup plus long : elle peut mettre plusieurs années voire siècles à se dégrader. Elle possède un rôle plus stabilisateur pour les sols par des protections chimiques et physiques. À elle seule la MO stable ne suffit pas à structurer le sol. Elle doit s'accompagner d'une activité biologique intense, ce qui est rendu possible par de bons taux de carbone labile.
Mettre en place des couverts végétaux performants
Plus globalement, un travail doit être fait autour de la rotation et des couverts végétaux, qui sont un des piliers de l'agriculture de conservation des sols.
La couverture du sol doit être la plus longue possible. Ce sont les végétaux notamment qui vont, grâce à leurs parties souterraines, effectuer le "travail du sol" pour assurer/ou maintenir une structure favorable au semis direct.
De plus, ils forment des relations symbiotiques avec des champignons dans le sol : leurs racines vivantes fournissent du carbone assimilable aux mycorhizes qui à leur tour leur redonnent des nutriments et de l'eau. Le résultat est l'amélioration de la stabilité structurale du sol grâce à la production de glomaline et une augmentation de l’humus stable dans le temps.
Enfin, il est important de savoir quand et comment observer ses parcelles pour valider que le semis direct est une option pertinente. Il ne faut pas s'interdire un léger travail du sol si cela est nécessaire.
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