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"C’est une longue histoire. Je suis installé dans l’Aude mais je suis d'origine aveyronnaise. Mes parents sont pluri-actifs dans l’Aveyron, où ils ont repris l’exploitation de mon grand-père. C’est tout petit que tu attrapes le virus de l’agriculture. C’est une histoire classique : j’ai appris à conduire le tracteur, à aller déplacer les vaches, et faire téter les veaux... J’ai fait un lycée avec options agricoles avant de rentrer en école d’ingénieur à Purpan. J’ai fait mon stage de fin d’étude, chez un industriel de l’armement à Toulouse, et qui souhaitait se diversifier sur le matériel agricole. Le projet envisageait de créer une société de recherche commune pour développer le télégonflage sur le matériel agricole, l’agriculture de précision et la cartographie. Je leur avais vendu la nécessité de compléter ma formation avec un mastère en management de l’innovation et en transfert de technologies entre leur savoir-faire lié au monde militaire et le monde agricole. Le projet a capoté mais j’ai fait quand même fait le mastère avec un stage autour de l’analyse de la valeur - une méthode de gestion pour optimiser les produits et les services. A la fin du stage, service militaire puis boulot pendant 2 ans à Toulouse dans un société qui développait des logiciels de compta agricole. J’en ai vite fait le tour et le bureau ne m'intéressait plus forcément. Au même moment, les parents de ma fiancée nous ont proposé de reprendre leur exploitation. Leur régisseur partait à la retraite. On a donc décidé de venir s’installer à côté de Carcassonne.
En fait, ces différentes étapes de ma vie professionnelle m’ont amené vers l’approche que j’ai eu au départ avec les TCS et puis l’ACS, et qui font écho aux méthodes que j’ai apprises. J’ai gardé les méthodes du régisseur pendant 1 an, puis j’ai fait mon analyse et j’ai commencé à optimiser. On est dans un contexte méditerranéen avec au départ 120 ha à potentiel moyen à faible sur un seul site, avec une variabilité importante du climat. Je me suis aperçu qu’avec la PAC de 92, on pouvait équilibrer mais ça ne nous donnait pas une marge de manœuvre suffisante pour investir. Il me fallait trouver un système qui me permette de faire du meilleur travail mais en coûtant moins cher. D’où la nécessité de me tourner vers des schémas culturaux résilients et qui donnent de la souplesse. Cette résilience, que j’ai trouvée dans le SDCV, est ma force dans le contexte actuel du changement climatique ou de l’adversité économique.
Mon point de départ était une analyse économique. Il fallait rationaliser le système de production et au fur et à mesure que j’ai évolué dans la maîtrise de l’agriculture de conservation des sols, je me suis aperçu de toutes les externalités positives que cela avait sur l’environnement. Une fois que tu commences à dérouler l’ACS, tu t'aperçois que beaucoup de choses se mettent en place, deviennent intéressantes et que tu as intérêt à maximiser. Et après ça prend le pas sur l'économie et la gestion des coûts. Dès le départ il faut être conscient que le développement ne peut se concevoir qu’autour de trois axes : l’économie, l’environnement et le social/sociétal.
Je vois AgroLeague comme un cercle d’échanges. L’intérêt de l’ACS, c’était d’aller rencontrer des gens dans d’autres régions, avec une approche commune, comprendre comment ils travaillent, pourquoi et les résultats obtenus; et ensuite voir ce que je pouvais adapter chez moi. C’est ça aujourd’hui qui me permet de faire évoluer mon système petit à petit. Quand j’ai commencé, j’avais peur de la monotonie du métier. Ce n’est pas du tout le cas. Mon système est en évolution permanente. Dans 5 ans, ce sera différent, les cartes seront encore rebattues."
David, membre installé dans l’Aude.
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