Gael | Marne

"L’effet de groupe est indispensable pour une transition..."

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"Je viens d’une famille d’agriculteurs-viticulteurs en Champagne. Je suis plus agriculteur dans l’âme. J’ai fait une école agricole, puis j’ai été technicien pendant un temps mais ça ne m’intéressait pas beaucoup. Je suis revenu sur l’exploitation familiale à 21 ans, et à 22 ans je me suis installé. Mon père a dit « chacun chez soi, ça sera plus simple ». Alors du coup, j’ai repris la partie agricole de l’exploitation de mes parents, et eux ont gardé les vignes. On est resté quelques années comme ça, et j’en ai profité pour développer une entreprise de travaux viticoles. Mes parents ont été mes premiers clients et puis ça a super bien marché. Au bout de quelques années, j’ai repris les champs de mon oncle et une opportunité extérieure pour passer mon exploitation à 180 ha avec un peu de vignes à coté. Puis, j’ai rencontré ma femme, qui est aussi issue d’une famille agri-viti. On s’est installé tous les deux avec plus de vignes. Le gros changements ont eu lieu il y a 2 ans quand nos parents à tous les deux ont arrêté.

On est passé alors à 5 ha de vignes plus la reprise de la commercialisation de Champagne et 200 ha de cultures exploitées avec blé, colza, orge, luzerne, féverole et pois d’hiver. L’exploitation est un peu compliquée au niveau géographique; on a 80km entre le nord et le sud.

Mon père ne labourait presque plus, et j’ai arrêté de labourer en 2007, j’étais en TCS puis je suis allé vers l’ACS. Je me suis mis avec un collègue dans un groupe avec lequel on est parti en visite sur 3 jours, qui ont été un déclic : chez Stéphane Billotte, et à Oberacker en Suisse, où ils font des essais depuis 25 ans sur la différence entre le labour et le no-till. Les deux ont été une révélation. Je me suis dit : ils bossent moins et gagnent autant ! On va se simplifier la vie ! Et ça avait l’air vachement plus intéressant. Il faut des déclics. Tant que tu n’as pas vu sur des exploitations, tu as du mal à te projeter.

Forts de tout ça, on est passé en SD en 2016. On n’avait pas toutes les clés de démarrage et on a fait quelques erreurs mais on s’en sort pas trop mal. Cela fait maintenant 3 ans que je suis en SD. On est arrivé à beaucoup simplifier et on est plus autonome. On a aussi commencé à faire cela avec les vignes. On replante des haies, travaille sur les couverts. Je fais le lien entre la partie cultures et les vignes; ce qui marche d’un côté peut être testé de l’autre. On a aussi  monté avec d’autres collègues viti un GIEE couverts végétaux en Champagne. J’ai fait une formation extraits fermentés et décoction - sur la partie agricole l’an passé, j’ai utilisé zéro fongi, zéro insecticide, zéro régulateurs. J’ai passé les vignes en HVE3 et puis l’année dernière j’ai réussi passer en bio. On auto-produit tous nos extraits.

Je suis passé chez AgroLeague il y a 2 ans, je cherchais des nouveautés et des choses pour me conforter. Il me fallait chercher des infos ailleurs. C’est en partageant que tu avances. On ne peut pas tout tester, on n’a pas le temps. Je cherchais aussi une expertise que je ne retrouvais pas ailleurs. Le fonctionnement de mon exploitation est trop éloigné de ce que les autres conseillent encore. Quand je fais quelque chose, je pense à l’impact que je peux avoir en le faisant. On essaye aussi de partager chez nous avec des membres de l’association Sol Agronomie Innovation. On fait des tours de plaine sur l’exploitation à plusieurs moments de l’année pour montrer les différentes étapes des cultures. Ça lève des freins. Le plus dur, c’est d’oser changer. Il faut accepter le changement. Il y a le changement et le regard des autres. L’effet de groupe est indispensable pour une transition. Je suis dans plusieurs groupes et ça aide bien. Ça renforce tes convictions. C’est dur d’être seul au début. Il y aussi des gens qui savent faire mais qui n’osent pas. Plus tu connais de monde, mieux c’est. AgroLeague permet aussi ça.

Ma motivation, c’est d’améliorer, d’avoir moins du boulot et réparti différemment pour être plus souple, et si on peut mettre moins de phytos et gagner autant, alors c’est bien. On est plus vert et on a aussi une meilleure image. Quand on l’explique aux clients, ils sont très réceptifs. C’est marrant parce que beaucoup ont des jardins et ils font aussi leur purin. Du coup, ils sont au point techniquement d’une certaine façon et il y a une connivence naturelle. Il faut des consommateurs acteurs mais qui aiment aussi les produits. Il faut qu’on arrive à valoriser ce que l’on fait en France pour créer une filière d’excellence. On le fait avec la mode, il faut le reproduire pour l’agriculture avec des normes spécifiques françaises. Avec mon activité, je vois le consommateur et je vois la demande. Il faut leur proposer des choses directement. Les agriculteurs doivent aussi changer ça. Le local marche bien et il faut en profiter. Ce n’est pas plus simple mais c’est comme ça qu’on peut créer de la valeur."


Gael, installé dans la Marne

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