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Passons en revue les principaux intérêts de l’intégration de couverts végétaux dans la rotation.
La restitution d’éléments nutritifs aux cultures
Les couverts végétaux sont des unités de recyclage qui évitent une perte des éléments nutritifs et les remettent à disposition pour la culture suivante :
- Les quantités réelles d’éléments nutritifs qui sont restituées aux cultures dépendent de différents facteurs : conditions pédoclimatiques, pratiques culturales, mode de destruction et stade végétatif du couvert au moment de sa destruction.
- On peut considérer que 30 à 40% de l’azote acquis par le couvert sera rendus disponible pour la culture suivante dans les 6 mois suivant sa destruction. Le reste va être inclus dans le sol pour son fonctionnement, dont une partie pour l'humification.
- Le relargage progressif de l’azote organique suite à la destruction du couvert permet de temporiser la disponibilité de l’azote dans le sol. Cela va jouer un rôle tampon de l’indice de nutrition azoté des cultures (ratio entre la teneur en azote dans les parties aériennes de la plante et la teneur en azote critique). Cet aspect est particulièrement intéressant économiquement car synonyme de potentielles économies d’engrais.
Le logiciel MERCI (Méthode d’estimation des éléments restitués par les cultures intermédiaires) en libre accès permet d’estimer les quantités d’éléments présents dans le couvert à partir de la mesure de la biomasse de chaque espèce.
Anthony Frison, agronome chez AgroLeague et agriculteur dans le Loiret, a mis en place des essais en 2017 pour quantifier la capacité des couverts végétaux à prélever les éléments minéraux d’un sol pour les restituer à la culture suivante. Il a comparé 14 modalités de couverts végétaux pour mettre des chiffres concrets sur la capacité de prélèvement d’éléments minéraux par les différentes espèces de couverts et de potentielles restitutions à la culture suivante :
Restitution des éléments nutritifs aux cultures (FRISON, 2017)
Nourrir le sol
La présence de couverts végétaux :
- Active le cycle des nutriments par l’envoi d’exsudats racinaires.
- Les racines vivantes servent de support pour les mycorhizes qui vont rendre des éléments nutritifs solubles et assimilables pour les plantes en échange de chaînes carbonées (énergie).
- Par ses exsudats racinaires, la plante va sélectionner la flore de micro-organismes vivants dans la rhizosphère.
Une plante qui exsude des sucres complexes va être en mesure de maintenir une nutrition correcte et va favoriser un sol où les organismes pathogènes ont finalement peu de place disponible (les niches écologiques sont occupées par beaucoup d’organismes différents).
Structure du sol et gain de réserve utile
Les couverts végétaux participent à :
- L'amélioration de la stabilité structurale du sol grâce à la multiplication des micro-organismes dans le sol qui vont produire de la glomaline (“colle du sol”) et de l’humus stable dans le temps.
- Couplés à des pratiques d’agriculture de conservation des sols, ils permettent d’améliorer la capacité d’infiltration et de rétention de l’eau dans le sol.
- Ordre de grandeur à garder en tête : 1 point de matière organique en plus permet d'augmenter la réserve utile du sol d’environ 80 mm.
Protection contre l'érosion
La vulnérabilité d’un sol à l’érosion dépend de sa texture, sa structure, sa teneur en matière organique et sa perméabilité.
Laisser les résidus de cultures en surface et implanter des couverts végétaux sont les moyens les plus efficaces pour lutter contre l’érosion. Le feuillage va limiter l’impact des gouttes (« effet splash »), du ruissellement et du vent. Les racines créent un maillage à l’intérieur du sol qui retient la terre.
20% des surfaces agricoles françaises sont fortement impactées par l’érosion hydrique
Lutter contre les adventices
Le pouvoir couvrant des couverts végétaux permet de concurrencer les adventices pour la lumière :
- Les couverts doivent être bien implantés et générer de la biomasse rapidement pour couvrir le sol.
- La complémentarité des espèces dans les couverts en mélange permet d'accroître cette capacité.
- Si un sol est couvert à une période donnée de l’année, les conditions de levée de dormance de certaines adventices ne sont pas réunies pour la germination des adventices correspondantes. Par exemple, avoir un sol couvert au mois de septembre permet d’inhiber la levée de dormance du brome, graminée adventive très présente dans les rotations céréalières.