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Aujourd’hui je voudrais vous partager la compilation de plusieurs études réalisées par Thierry Tétu de l’université d’Amiens et parue en 2017. Le sujet est original, puisqu’il compare les effets respectifs de la fertilisation azotée et du glyphosate sur plusieurs paramètres du sol comme la mycorhization.
Si cette synthèse est parue dans la revue TCS, en voici le résumé combiné à des éléments d’autres études dont certaines ont déjà été abordées dans l’agronomie et nous.
Les études sont menées en pot et en plein champ, et s’intéressent à l'activité biologique, la mycorhization et la disponibilité des nutriments pour la culture suivante.
Quel est l’effet combiné du travail du sol et de l’azote sur la mycorhization ?
Une des études est menée en plein champ sur 6 années. Elle compare le taux de mycorhization de la culture et le nombre de spores de “mycorhizes” présentes dans le sol.
En revanche, le taux de mycorhization diminue légèrement avec l’apport d’azote sous forme minéral et lourdement sous l’effet combiné de l’azote et du travail du sol.
Sur ce graphique, on s’aperçoit que le travail du sol (labour + rotative) à plus d’impact sur la mycorhization que la fertilisation azotée. Cependant la fertilisation azotée a quand même un effet dépressif sur la mycorhization. Les cultures conduites conventionnellement (travail du sol + ferti azoté) n’ont pas de mycorhizes.
Rappelons que les mycorhizes sont essentielles pour l’absorption de l’eau, de nombreux éléments comme le phosphore, le zinc etc… mais aussi pour la production de glomaline. Elément indispensable à la structuration du sol.
Quel est l’impact du glyphosate sur l’activité biologique ?
Sur cette zone, le taux de mycorhization n’est pas diminué significativement sur la partie traitée avec du glyphosate. Notons que le glyphosate est employé à faible dose seulement si nécessaire pour la destruction des couverts et le contrôle des adventices pré-semis.
D’autres études montrent l’impact du glyphosate sur 'l’activité biologique. Pour les sols n’ayant jamais reçu de glyphosate, une première application diminue l’activité biologique. Pour les sols habitués à recevoir du glyphosate, la respiration (liée à l’activité biologique) augmente. Ca montre que le glyphosate a sélectionné quelques communautés microbiennes capables de le dégrader. Mais ce n’est pas signe d’une meilleure santé du sol bien sûr.
Est-ce que ça veut dire que le glyphosate est anodin pour la santé du sol et de la plante ?
On ne peut pas l’affirmer. Déjà d’autres études montrent que le glyphosate à forte dose pénalise lourdement la vie du sol. Ensuite les résidus de glyphosate peuvent bloquer certains oligo-éléments.
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