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Le semoir fait partie intégrante de la réflexion pour adopter des pratiques d’agriculture de conservation
Il n’existe pas de machine idéale qui convient à toutes les situations : certains semoirs sont plus ou moins adaptés à certaines situations que d’autres.
Pour faire son choix, il est important de prendre en compte les avantages et les inconvénients de chaque type de semoir et de les comparer aux caractéristiques de son contexte pour prendre la bonne décision. Il faut bien déterminer ce que l’on va demander au semoir au vu des conditions locales.
Le rôle du semoir en semis direct est :
- D’ouvrir le sillon sans (ou presque sans) bouleverser le sol.
- De placer la graine (avec ou sans fertilisation localisée).
- De refermer le sillon pour mettre en contact la graine avec le sol.
Plus on bouleverse le sol, plus on va créer des conditions favorables à la levée d’adventices. La mise en place de couverts performants est la clé. Sans couverture du sol, le sol se reprend en masse, ce qui peut impliquer de retravailler le sol pour l’oxygéner.
🪱 Les 4 caractéristiques d’un bon semoir de semis direct sont :
- Un bon contact sol-graine permet d’humecter la graine pour la germination.
- Une profondeur régulière de semis permet une levée homogène dans le temps, première condition de réussite d’un bon rendement. Un pied qui lève en retard sera concurrencé par le pied voisin et perdra du potentiel dès le départ.
- Une bonne capacité de pénétration dans le sol : un sol non travaillé peut être plus ou moins dur.
- La capacité de passer au travers de la végétation pour déposer la graine.
Quel type de semoir sera le plus adapté à mes conditions ?
Précisions sur les différents types de semoirs
Semoir à dents
Les avantages des semoirs à dents sont qu’ils sont généralement moins chers, plus légers et moins complexes à régler. En revanche, ils bouleversent plus le sol et induisent parfois une moins bonne régularité de profondeur de semis. Cela dépend de comment la dent est tenue : avec un châssis fixe, les dents ne suivent pas la surface du sol. Avoir un contrôle indépendant permet d’améliorer ce facteur (système sur parallélogramme ou bras tiré suffisamment long et 1 roue de jauge par rang).
On peut également privilégier les dents fines (15 mm max) pour remuer le moins possible de terre et éviter de remettre en germination les mauvaises graines. Il est important d’avoir une rangée de peignes rigides ou roulette de rappui derrière pour ramener de la terre sur le sillon et assurer un bon contact sol - graine.
Plus le matelas végétal est haut (derrière des gros couverts ou des gros résidus de maïs grain), plus les dents doivent être hautes et espacées (70 à 90 cm entre les dents pour avoir assez de dégagement pour les résidus). Avoir un grand débattement sous bâtis permet d’éviter l’accumulation de résidus qui peuvent bourrer le semoir.
Semoir à disques
Les avantages des semoirs à disques sont qu’ils coupent plus facilement les résidus verts et les plantes vivantes, qu’ils travaillent moins le sol et qu’ils assurent un meilleur contact sol graine en l’absence de gros résidus pailleux. Ils présentent néanmoins un plus grand risque de tassement et de lissage du sillon en conditions humides. La régularité de profondeur de semis des semoirs à disque à roue de jauge latérale au point de mise en terre est meilleure.
Il existe 2 types de disques :
- Disques droits : plus adaptés aux terres argileuses et caillouteuses car ils bougent moins de terre. Si lissage il y a, il se fera sur le côté et non en profondeur. De plus, si l’on pratique les TCS sur l’exploitation, les disques droits seront plus adaptés que les disques inclinés car si la terre est meuble et travaillée, il peut y avoir des risques de bourrage.
- Disques inclinés : mieux adaptés aux limons sableux.
Les semoirs de type SD 3000/great plains à double train de disques (disques ouvreurs puis disques semeurs) : les disques ouvreurs éjectent une bonne partie des résidus et préparent un peu de terre devant le double disque semeur. Ce sont des semoirs qui permettent un peu plus de réchauffement et de minéralisation du sillon, mais bouleversent beaucoup de terre et demandent plus de puissance. Ils peuvent être intéressants dans des terres à réchauffement plus lent.
Les règles à respecter pour le semis direct
L’écartement
- Min 15 cm entre les éléments (en dessous, cela peut présenter des complications quand il y a des résidus végétaux).
- Max 25 cm car plus les lignes sont écartées, plus les plantes ont besoin de temps pour couvrir le sol et plus on s’expose aux risques de levée et de concurrence de graminées adventives (vulpin, ray grass).
- Si la parcelle présente un risque de présence d’adventices, mieux vaut éviter d’avoir un inter-rang supérieur à 20 cm.
Le poids du semoir
- Plus il est large, plus il est lourd, plus l’impact sur la structure du sol sera accru (d’autant plus accentué par les conditions humides).
- Il aura également besoin d’un tracteur plus puissant donc plus lourd.
La vitesse de semis
- On ne peut pas avoir une bonne qualité de semis à grande vitesse. Le semis direct n’est pas un semis rapide, sinon on s’expose à des inégalités de profondeur de semis.
- Plus la vitesse est élevée, plus il y a de terre projetée, moins bon est le contact sol-graine et plus la levée d’adventices sera importante.
- En général, la vitesse de semis est comprise entre 4 et 12 km/h selon la conception de l'équipement du semoir et en fonction du sol (12 km/h pour un semoir à disques en bonnes conditions).
La surface
Surface va être déterminante dans le choix de la largeur du semoir :
- Jusqu’à 150 ha : semoir de 3 m
- De 150 ha à 250 ha : semoir de 4m
- De 250 ha à 500 ha : semoir de 6 m
- Au delà de 500 ha : privilégier un 12 m
Comme le semis se fait à une vitesse modérée, il faut être efficace quand le créneau de semis se présente. Si l’achat du semoir se fait en groupe (CUMA) et que la machine sera partagée, mieux vaut partir soit sur 2 machines (une à dents et une à disques), soit sur une grosse largeur pour optimiser les pertes de temps liés aux réglages et au transport.
Le remplissage du semoir
Cette étape ne doit pas être sous-estimée.
- Avec un semoir à disque de 3 m qui sème à une vitesse de 10 km/h, le rendement horaire brut est de 3 ha/h.
- L’organisation du remplissage du semoir va beaucoup impacter le rendement horaire, le faisant chuter entre 2 ha/h et 2,6 ha/h selon le temps passé à remplir surtout s’il y a plusieurs trémies (engrais + semences).
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