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“Je n’ai pas encore apporté tout l’azote prévu initialement sur mes blés. En raison du manque d’eau, est-il possible d’apporter de l’azote en foliaire sur les céréales ? Puis-je utiliser de la solution azotée ?” - question posée par David P, dans la Somme (80).
La réflexion mérite d’être posée. En effet, si tu avais effectué une mise en réserve d’une quarantaine d’unités, c’est autant d’azote en moins qui était prévu initialement sur ton plan de fumure.
Pour rappel, les bonnes conditions d’utilisation de la solution azotée pour limiter le risque de brûlure sur les feuilles sont d’avoir une végétation sèche et une absence de vent, d’autant plus si tu passes avec un petit volume de pulvérisation.
Par contre, comme pour tout apport azoté, il te faut de l’eau pour valoriser l’azote, ce qui, avec la sécheresse actuelle, ne sera pas le cas. En conséquence, autant ne rien mettre pour le moment, d’autant plus que la forme d’azote présente dans ce type d’engrais est en partie volatilisable sans humidité et avec des températures douces. Pour rappel, il faut au minimum 10 - 15 mm de pluie pour rendre disponible l’azote à la culture.
Quelles sont les solutions possibles néanmoins ?
Tu peux éventuellement envisager un apport foliaire . Cet apport doit être de 20 unités/ha au maximum, avec des buses à jet pinceau sur une végétation sèche et en absence de vent. Il est nécessaire d’intervenir le soir quand l’hygrométrie remonte pour favoriser la pénétration foliaire. Cet apport doit être réalisé avec de l’urée technique qui soit sans biuret. Il s’agit d’une urée “cristal” adaptée à la pulvérisation foliaire. Il peut être nécessaire d’adjuvanter ce type d’apport pour favoriser la pénétration foliaire néanmoins.
Par contre, ce temps sec et chaud actuellement ne favorise tout de même pas une bonne assimilation de l’azote.
Une autre technique alternative pour essayer de limiter l'impact de la sécheresse sur la plante est un apport d'algues et/ou d'acides aminés (comme la glycine bétaïne notamment) qui permet aux plantes de mieux supporter les stress abiotiques comme la sécheresse. En effet, la glycine bétaïne agit comme un osmoprotecteur, régulant les échanges hydriques des cellules, améliorant la résistance des plantes face aux situations stressantes causées par la sécheresse, les températures extrêmes ou la salinité.
Tu peux envisager un mélange dans cet ordre :
- 4kg/ha de sulfate de magnésie foliaire pour son côté humectant;
- 2 à 3L/ha d'acides aminés
- 2L/ha d'algues de type ascophyllum nodosum, algues présents en faibles profondeurs et utiles dans la gestion des stress abiotiques.
Tu peux revenir ultérieurement avec une pulvérisation foliaire d’urée technique, quand la plante sera moins stressée, et ce jusqu’à quelques jours après la floraison du blé, quand il y a encore de la systémie dans la plante.
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