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Nous sommes dans la période de protection des céréales et c’est le moment d’accompagner les membres de la communauté Agroleague dans leur prise de décision sur la protection fongique des blés, ainsi que des alternatives qui existent comme les thés de compost oxygénés, l’inoculation des feuilles par des micro-organismes utiles etc… D’ailleurs si vous ne l’avez pas lu, je vous invite à lire cet article sur le lien entre le redox et les maladies fongiques.
Cet article a été rédigé à partir de la publication “Microbiology of the Phyllosphere” de Lindow E.
Pendant des années on a considéré le sol comme un substrat minéral dépourvu de vie. Aujourd’hui nous reprenons conscience que le sol est habité pas des milliards de micro-organismes. Depuis quelques temps, les travaux sur les micro-organismes utiles et les thés de compost oxygénés ont mis en exergue le fait que des milliards de micro-organismes vivent aussi sur nos plantes.
On a longtemps considéré les feuilles des plantes comme un milieu hostile pour les micro-organismes. Et pour cause, ils y sont soumis à des variations de température, d’hygrométrie, exposés aux rayons UV etc...
Quels sont ces micro-organismes ?
Les racines, les tiges, les feuilles, les fleurs, les fruits. Tous les organes de la plante sont colonisés par les micro-organismes. On en trouve de toutes sortes : des bactéries, des champignons, des levures, des algues etc… Ces communautés ont été très peu étudiées et font partie des moins connues sur terre. Les seules études approfondies sur le sujet ont été menées sur les pathogènes (maladies cryptogamiques etc…)
A quoi servent ces micro-organismes ?
Il faut bien comprendre que ces micro-organismes ne sont pas présents parce qu’ils “servent à quelque chose”. Ils sont présents parce qu’ils ont l’opportunité de survivre et de se reproduire dans ce milieu de vie.
Les interactions entre les micro-organismes de la phyllosphère et la plante sont mal connues donc on ne peut pas parler de relation symbiotique avec certitude. Les micro-organismes peuvent avoir une relation neutre (pas d’avantage réciproque) voire être pathogènes comme c’est le cas de maladies foliaires. Une partie sûrement est en relation symbiotique, c’est à dire apporte un intérêt direct à la plante colonisée. Intéressons-nous à cette fraction.
Protection de la plante
Ces micro-organismes participent à la protection de la plante de manière active et passive. Passive puisque la nature a horreur du vide et qu’ils “occupent la place” et les ressources qui pourraient être utilisées par des pathogènes. Active en produisant des molécules anti-bactériennes, anti-fongiques etc… dû à leur présence.
Bio stimulant
Ensuite une partie des micro-organismes présents sur les feuilles produisent des phyto-hormones, comme des auxines. Ils servent alors de bio-stimulants. Les hormones produites vont stimuler la production de racines pour la plante, augmenter la surface des feuilles et donc la photosynthèse etc…
Nutrition de la plante
De façon plus anecdotique, certaines communautés de bactéries vivant sur les feuilles sont capables de fixer de l’azote à partir de l’air, comme nous en avions déjà parlé dans l’article sur le maïs. Ces micro-organismes produisent aussi des acides organiques assimilables par la plante et capables de servir à la nutrition et à la stimulation de la plante.
Concrètement, ça sert à quoi de connaître leur existence ?
Le plus important c’est de prendre conscience que ces micro-organismes existent. Ils sont mal connus et la relation entre leur population et nos pratiques agricoles peu explorées. Ce serait donc hasardeux d’avancer des données scientifiques sur l’impact d’un fongicide sur les micro-organismes de la phyllosphère. Mais le seul fait de connaître l’existence de ces milliards d’êtres vivants sur les feuilles, les tiges et les épis peut nous aider à prendre les bonnes décisions, en terme d’intervention sur nos cultures.
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