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Passons en revue les éléments de conjoncture qui influent sur le prix de l’azote et incitent les agriculteurs à rechercher plus d’autonomie sur leur ferme.
Des besoins au quintal incompressibles
Il faut avant tout partir des besoins des cultures en considérant les besoins au quintal pour chaque culture.
Exemple : pour produire 1 q de blé, la variété Astrago a besoin de 2,8 unités d’azote (UN) avec un coefficient d’ajout de 20% de besoin complémentaire.
→ Ce besoin est incompressible : si la plante n’a pas accès à cet azote, elle ne pourra pas exprimer son potentiel génétique.
Au vu de ces besoins, la méthode du bilan azoté est souvent appliquée.
C’est une méthode qui a fait ses preuves en France mais qui n’est pas uniforme au niveau européen. Selon un article paru en février dans la revue Perspectives Agricoles, les méthodes de calcul des bilans azotés et les plans de fumure ne sont pas les mêmes dans les différents pays européens.
Un contexte haussier sur le prix des engrais
Selon les informations du Ministère de l'Agriculture en France, le prix des engrais et de l’énergie a drastiquement augmenté comparé à la précédente campagne.
Entre novembre 2020 et 2021, les prix ont augmenté de :
+79 % pour les engrais ;
+39 % pour l’énergie ;
Le prix des engrais azotés a connu une véritable flambée en l'espace d'un an. Le prix de l’urée a ainsi augmenté de 140,5 %, la solution azotée de 138 % et l’ammonitrate de 116,6 % (voir graphiques ci-dessous).
Dopé par la demande en engrais, la guerre en ukraine et donc la variation des cours du gaz
Le prix du gaz a augmenté de 300% entre mai et novembre 2021 (voir graphique ci-contre).
Le prix des engrais et celui du gaz sont intimement liés : les engrais azotés de synthèse sont fabriqués à partir de gaz fossile.
En réponse à la flambée des coûts de production, les industriels ont réduit temporairement leur activité.
La demande soutenue et les disponibilités limitées ont ainsi entraîné des tensions sur le marché des engrais.
→ Dans ce contexte tendu, il est important de rechercher le plus d’autonomie possible.
Pourquoi prix du gaz et prix des engrais sont-ils liés ?
La réaction de la fixation azotée industrielle est la suivante :
La réaction dite de Haber–Bosch pour la fixation azotée artificielle implique de l’’azote de l’air et de l’hydrogène provenant du méthane (donc du gaz naturel) pour produire de l’ammonium.
Réaction de la fixation azotée artificielle dite de Haber–Bosch
Pour pallier à la dépendance au gaz naturel, les fabricants d’engrais planchent sur de nouvelles méthodes, dont l’hydrolyse de l’eau.
Selon un article paru en février dans le magazine Réussir, Yara prévoit que 30% de sa production d’ammonitrate sa issue de l’hydrolyse de l’eau et non du méthane à l’horizon 2023.
Ces engrais azotés non dépendant des énergies fossiles nécessitent toutefois des investissements massifs et seront, du moins dans un premier temps, 4 à 5 fois plus chers.