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Les caractéristiques des différentes macérations
Avant de se lancer dans la fabrication de macérations, il est important de bien définir les objectifs attendus car chaque plante a des propriétés différentes pour le système sol-plante.
Voici un tableau récapitulatif des caractéristiques des principales des espèces végétales utilisées dans la préparation des macérations :
Bien comprendre la croix du Redox
La notion de croix du Redox, développée par Olivier Husson et reprise par Éric Petiot et Patrick Goater, est importante à prendre en compte pour l’utilisation des macérations.
Le pH est un indicateur du niveau d’acidité, donc de la concentration en ions H+ du milieu.
Le Redox quant à lui est un indicateur de l’état d’oxydo-réduction de la sève d’une plante, donc de la concentration en électrons (e-) du milieu :
- Plus la plante est oxydée, moins elle est concentrée en en électrons, plus son niveau énergétique est bas et moins la photosynthèse est performante.
- À l’inverse, plus la plante est réduite, plus elle est concentrée en en électrons, plus son niveau énergétique est haut et la photosynthèse performante.
Les travaux d’Olivier Husson ont montré que les champignons tels que le mildiou ou la septoriose se plaisaient plus dans des milieux oxydés et à pH alcalins.
Les produits de synthèse tels que les fongicides ont une action curative (neutralisation du ravageur et limitation de la propagation de la maladie) mais vont également oxyder le milieu et occasionner un stress pour la plante.
Le principe des extraits fermentés est de repositionner la sève de la plante sur un niveau correct de Redox afin de limiter le développement des maladies.
⚠️ Il ne s’agit pas d’un produit miracle, mais plutôt d’un levier de plus à coût réduit (quand la fabrication est artisanale) pour limiter le développement des maladies fongiques.
Résultats d’essais de l’utilisation des macérations
Voyons maintenant les effets concrets des macérations de plantes dans un itinéraire cultural de céréale par rapport à des produits fongicides de synthèse.
Essai n°1
Ce premier essai a été mené chez Antoine Chedru, membre AgroLeague en Seine-Maritime (76), dans le cadre des fermes Dephy Ecophyto sur la période 2016-2020.
L’objectif était de comparer l’impact sur le rendement du blé tendre de l’intégration de différents extraits fermentés, avec ou sans application de fongicide.
Contexte
- Secteur : Seine-Maritime (76) - contexte à forte pression maladie.
- Texture du sol : limon profond.
- Culture : mélange variétal de 10 variétés différentes de blé tendre en semis direct.
- L’essai a été mené sur des bandes de 19X100 m, avec analyse au capteur de rendement de la moissonneuse (essai non conduit en micro-parcelles donc pas d’analyse statistique).
Modalités testées
- “EFO” = “extrait fermenté d’ortie”
- “EFC” = “extrait fermenté de consoude”
- “HE” = “huiles essentielles”
Résultats
Après 5 ans d’essai, voici la comparaison des différentes modalités du point de vue du rendement :
- On remarque un gain de rendement pour la modalité 100% EFO comparée au témoin sans traitement. Pour l’année 2016, où une pression parasitaire particulièrement forte a été constatée, le témoin non-traité a donné 53 q/ha contre 70 q/ha pour la modalité 100% EFO, soit 17 q/ha en plus.
- Cette même année, la modalité EFO + fongicide a obtenu un gain de +10 q/ha comparée à la modalité 100% EFO.
- Enfin, la modalité 100% fongicide n’a permis de gagner que 4 q/ha en plus par rapport à la modalité EF + fongicide.
Comparaison des marges
Un prix moyen de 180 €/t a été pris dans cet exercice pour le blé tendre :
- Les macérations 100% ortie ont permis de gagner dans ce contexte +131 €/ha de marge brute par rapport au témoins sans traitement.
- Entre la modalité EFO + fongicide DFE et la modalité 100% fongicide, la différence de marge brute n’est que de 20 €/ha en faveur de la première. Cependant, on remarque que l’indice de fréquence de traitement (IFT) est passé de 2,3 à 1,15. Cet aspect peut être intéressant à considérer dans un contexte de démarche de certification Haute Valeur Environnementale (HVE) par exemple.
Essai n°2
Ce deuxième essai a été réalisé chez Christophe Vandewalle à Damville dans l’Eure (27) par Ver de Terre Production en 2021.
De manière similaire à l’essai précédent, l’objectif était de comparer l’impact sur le rendement du blé tendre des fongicides, extraits fermentés, EF + fongicide et thés de compost oxygénés.
Contexte
- Secteur : Eure (27).
- Culture : blé tendre.
- L’essai n’a pas été conduit en micro-parcelles donc pas d’analyse statistique.
Résultats
Dans ce contexte, les macérations d’ortie n’ont pas apporté de gain de rendement comparé au témoin non-traité.
Explications plausibles :
- La Septoriose était présente sur la F2 au moment des passages avec les macérations d’ortie autour de la dernière feuille étalée. Dans cette hypothèse, cela démontrerait l’effet amplificateur de la maladie et donc néfaste sur le rendement des applications de macérations sur maladies déclarées.
- La macération utilisée était de mauvaise qualité.
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