Réussir la culture de la Féverole de printemps en interculture
En tant que couvert, c’est une culture relais dans la rotation, qui permet de diversifier les cultures et de structurer le sol. C’est également un excellent engrais vert. En tant que légumineuse, son système racinaire possède des nodosités, organes symbiotiques qui accueillent des bactéries fixant l’azote atmosphérique et enrichissant le sol. La féverole de printemps est idéale en interculture courte.
Caractéristiques du Féverole du printemps
Informations complémentaires
La Féverole de printemps se différencie de la Féverole d’hiver. Bien que l’espèce soit la même, les variétés n’ont pas les mêmes propriétés physiologiques ni les mêmes périodes de semis et de récolte/destruction.
C’est une plante annuelle, appartenant à la famille des Fabacées, plus communément appelées légumineuses. Leur caractéristique principale est que leurs fruits sont comestibles et poussent dans une gousse. Elles possèdent une tige creuse et des fleurs à symétrie bilatérale.
La culture de la Féverole de printemps
La Féverole de printemps préfère les sols argilo-calcaires, frais et riches en humus. Si le sol est trop acide, cela nuira aux bactéries présentes dans les nodosités. Il faut ainsi favoriser les sols avec pH minimum de 6, qui ne sèchent pas et ne sont pas sensibles à la battance.
Les variétés de printemps sont fortement gélives, contrairement à celles d’hiver. Elles peuvent donc être associées à des couverts gélifs. Sa tige creuse facilite sa destruction par rouleau.
Bénéfices économiques et agronomiques de la Féverole de printemps
Bénéfices économiques
La féverole de printemps a une croissance rapide et peut éventuellement être commercialisée. Il existe plusieurs voies de valorisation de la féverole récoltée (par exemple lorsqu’elle est en tête de rotation, mais cela peut aussi être possible en interculture). Elle peut être valorisée pour l’alimentation animale ou l’alimentation humaine.
Bénéfices agronomiques et écologiques
La Féverole de printemps est une légumineuse et vit donc en symbiose avec des bactéries de type Rhizobium, naturellement présente dans le sol. S’accrochant à leur système racinaire et formant des nodosités, celles-ci captent l’azote atmosphérique, qui est alors utilisable par la plante, mais aussi par toutes les plantes aux alentours. On estime qu’une culture de féverole peut ainsi enrichir le sol de 135 kg/ha, mobilisable par la culture suivante.
La Féverole de printemps est une espèce mellifère, qui peut ainsi favoriser les pollinisateurs. Attention cependant car sa floraison est tardive.
Semis de la Féverole de printemps
Comment semer la Féverole de printemps ?
En couvert de printemps, la féverole se sème profond (8 cm) afin de limiter les risques de gel et d’assurer un bon développement de la symbiose. Elle se sème dans une terre aérée afin de faciliter le développement du système racinaire et de ses nodosités. On conseille une densité de 100 à 200 kg/ha (20-25 g/m²) en pur, mais la Féverole de printemps est plutôt adaptée à des mélanges d’espèces en couvert.
Attention : les graines de féverole sont grosses, le semoir doit donc être adapté.
Quand semer la Féverole de printemps ?
Reproduction : Semis
En temps que couvert de printemps, la féverole est plantée à la fin de l’hiver et fleuri en mai. Sa floraison est plutôt tardive, ce qui, sans les annuler, diminue ses capacités mellifères et doit donc être planté le plus tôt possible. De plus, semer tôt permet de limiter la sensibilité à la sécheresse.
Féverole de printemps et association de culture
Associations conseillées
La féverole de printemps est particulièrement intéressante associée au colza.
Voici quelques autres exemples d’associations :
- Avoine de printemps + Féverole de printemps
- Gesse cultivée + Pois fourrager de printemps + Vesce commune de printemps + Féverole de printemps
- Phacélie + Féverole de printemps
Associations déconseillées
Attention à associer avec des espèces gélives, surtout si vous choisissez une destruction par gel.
Féverole de printemps et rotation de culture
Précédent de culture
Dans une démarche de gestion de l’azote, il est préférable d’utiliser un couvert de Féverole de printemps après une culture à faible reliquat azoté, afin de ne pas saturer le sol. Par exemple, les précédents maïs, céréales ou betteraves sont des précédents intéressants. Les précédents pois ou prairies entraîneraient un excédent d’azote pour la culture suivante et un risque de développement important des adventices.
Adapté à la culture suivante
La Féverole de printemps représente un potentiel bénéfique pour la fertilisation azotée de la culture qui la suit dans la rotation. Elle est particulièrement efficace pour le maïs, les céréales ou la pomme de terre. La Féverole de printemps est utilisée en interculture courte, notamment avant un maïs, culture de printemps voire d'été.
Inadapté à la culture suivante
De même que pour le précédent, il s’agit d’éviter une surfertilisation pour la culture suivante. Il est donc déconseillé de planter une autre légumineuse après la Féverole de printemps.
De plus, un couvert de Féverole peut entraîner des risques de Sclérotinia pour une culture suivante de pois, soja, tournesol ou légumes d’industrie.
Le lin fibre n’est pas forcément la meilleure culture à mettre ensuite, car un excès d’azote lui est défavorable.