Diversifier ses mélanges de couverts végétaux avec du Lin oléagineux
Les semences peu coûteuses du lin oléagineux peuvent être facilement incorporées à un mélange de couverts végétaux. Sa résistance à la sécheresse l’été -et au gel pour les variétés d’hiver-, ses capacités à structurer le sol et à remonter des éléments minéraux en font une plante appréciée.
Caractéristiques du Lin oléagineux
Informations complémentaires
Le lin oléagineux se caractérise par une tige unique ou peu ramifiée, avec des feuilles lancéolées réparties le long de toute la tige. Les fruits du lin sont des capsules formées de loges, chacune contenant deux graines. Il existe des variétés de lin oléagineux de printemps et d’hiver.
Remarque : Le lin fibre correspond à la même espèce, mais dont les variétés développent des tiges plus riches en fibres de qualité.
La culture du Lin oléagineux
Le système racinaire du lin est pivotant et se développe à plus d’un mètre de profondeur ! Le lin a donc besoin de sols profonds, sans obstacles pour la progression des racines. Cet enracinement confère au lin une bonne résistance à la sécheresse. La résistance au froid du lin oléagineux d’hiver est optimale lorsque la plante mesure entre 5 et 10 cm. Dans ces conditions, le lin d’hiver supporte des températures allant jusqu’à -15°C. En revanche, à l’arrivée du printemps et la hausse des températures, le lin d’hiver perd sa résistance au gel.
Le lin de printemps quant à lui peut être détruit par des températures négatives. L’idéal pour bien détruire un couvert de lin oléagineux est de combiner aux effets du gel une action mécanique comme un broyage ou un roulage et/ou un désherbage chimique.
Attention : Qu’il soit d’hiver ou de printemps, la tige du lin oléagineux à maturité contient de longues fibres lignifiées très solides. Elles ralentissent sa décomposition et peuvent bourrer certains outils.
Pour maîtriser vos couverts végétaux, rejoignez AgroLeague et bénéficiez d’un suivi personnalisé par nos agronomes
Bénéfices économiques et agronomiques du Lin oléagineux
Bénéfices économiques
Le faible coût des semences de lin, qui peuvent également être produites sur la ferme facilement, en fait une espèce bon marché pour diversifier un mélange de couverts végétaux.
S’il est bien implanté, le système racinaire profond du lin a deux effets bénéfiques sur le sol. Tout d’abord, il décompacte le sol sur plus d’un mètre , ensuite il permet de mobiliser les éléments minéraux comme le zinc, qu’il remonte dans son appareil végétatif. Après destruction et décomposition du lin, ces éléments minéraux seront disponibles en surface pour les autres cultures.
Avec ses tiges lignifiées et coriaces, le lin n’est pas attaqué par les limaces. Enfin le lin oléagineux est un faux-hôte de l’Orobanche rameuse. Il induit la germination des graines de cette plante parasite qui meurt ensuite sans se reproduire. Il contribue donc à diminuer le stock de graines d’orobanche. Cet effet peut être très intéressant à l’échelle de la rotation, surtout si on cultive par la suite des espèces sensibles à l'orobanche : colza, chanvre, tabac.
Semis du Lin oléagineux
Comment semer du Lin oléagineux ?
Les graines de lin de petite taille imposent un sol bien affiné pour permettre un bon contact sol-graine. La présence de compactions en profondeur ou de semelle de battance sur des sols limoneux peut limiter la levée et le développement racinaire du lin. En pur, le lin oléagineux est semé en moyenne à 35 kg/ha. En mélange, les densités sont bien moindres (quelques kg par hectare).
Quand semer du Lin oléagineux de printemps ?
Reproduction : Semis
Quand semer du Lin oléagineux d'hiver ?
Reproduction : Semis
Pour les variétés d’hiver, un semis assez tardif permet une meilleure résistance au froid, car il permet à la plante d’atteindre une taille optimale pour résister au gel. Au contraire, les variétés de printemps sont plutôt conçues pour un semis précoce, qui permet un bon développement avant les déficits hydriques de l’été.
Lin oléagineux et association de culture
Associations conseillées
Le lin oléagineux s’adapte très bien à toutes les familles botaniques utilisées comme couvert : Fabacées (légumineuses), Poacées (céréales) et Crucifères.
Avec son port dressé et ses tiges de 30cm à 1m, il occupe la strate supérieure du couvert, et s’associe donc très bien avec des espèces moins hautes ou rampantes.
Exemples d’espèces à associer avec le Lin oléagineux :
- Moutarde blanche
- Radis chinois
- Radis fourrager
- Phacélie
- Cameline
- Avoine rude
- Trèfle incarnat
- Tournesol
- Féverole
- Vesce
Exemples de mélanges d’espèces incluant le Lin oléagineux :
- Lin oléagineux (1,5 kg/ha)+ Avoine (15 kg/ha) + Vesce (12 kg/ha)+ Trèfle Incarnat (1 kg/ha)+ Tournesol (8 kg/ha).
- Lin oléagineux + Phacélie + Moutarde blanche + Radis chinois.
Associations déconseillées
Il n’existe pas d’associations inadaptées avec le lin, chaque mélange doit être réfléchi et adapté en fonction des résultats précédents pour maximiser la biomasse, bien développer toutes les strates du couvert et bien structurer le sol. Chaque année, AgroLeague organise plus de 700 tours de plaine pour échanger et vous aider à optimiser le potentiel agronomique de vos couverts végétaux.
Lin oléagineux et rotation de culture
Adapté à la culture suivante
Comme pour les associations de culture, le lin oléagineux est adapté à la grande majorité des espèces cultivées en France. Son appartenance à une famille peu cultivée permet aussi de rallonger la rotation. Enfin, étant un faux-hôte de l’orobanche rameuse, le lin permet de limiter les attaques de cette plante parasite sur le tabac et le chanvre.
Inadapté à la culture suivante
Dans le cas où du lin est cultivé ailleurs dans la rotation, la présence de lin oléagineux dans les mélanges est déconseillé. Cela risquerait de multiplier et de propager des ravageurs et maladies spécifiques du lin. Avant la culture de tournesol, le lin oléagineux dans un couvert peut également propager un champignon pathogène, Verticillium.