Réussir la culture d’un couvert de Triticale
Du point de vue agronomique, le Triticale est très couvrant et donne de très bons résultats en association avec des légumineuses. Cultivé majoritairement pour l’autoconsommation sur les élevages, le Triticale est également un très bon candidat pour la méthanisation
Caractéristiques du Triticale
Informations complémentaires
Première céréale créée par l’Homme, le Triticale est issu du croisement entre le blé (dur ou tendre) et le seigle. S’il a été découvert en 1888, les premières variétés cultivées datent des années 1980. Très semblable au blé en aspect, il possède un rendement théorique proche du blé, soit 70 quintaux par hectare, tout en ayant une partie de la rusticité du seigle. Il est ainsi plus productif en pailles de qualité, s’adapte à de nombreux contextes pédoclimatiques et demande moins d’apports d’azote et de phytosanitaires que le blé.
La culture du Triticale
Le triticale se cultive comme un blé, à la différence qu’il a hérité de la rusticité de son autre parent, le seigle. Il nécessite donc 20 à 25% moins d’azote, et s’adapte facilement aux sols acides et hydromorphes ainsi qu’aux climats froids et humides.
Bénéfices économiques et agronomiques du Triticale
Bénéfices économiques
L'avoine rude est un couvert végétal économique qui peut être valorisé facilement en tant que fourrage ou en Culture Intermédiaire à Vocation Énergétique (CIVE) d'hiver, pourvu que son développement soit suffisant. Sa teneur élevée en MAT (Matière Azotée Totale) en fait un excellent fourrage.
Le triticale est apprécié du bétail et présente une bonne digestibilité. Il convient ainsi parfaitement à l’alimentation animale, qu’il s’agisse de bovins, d’ovins ou de volailles. Par ailleurs, sa production importante de pailles et de grains en fait une culture intéressante pour une valorisation en biogaz. C’est particulièrement vrai pour les variétés précoces à montaison rapide en sortie d’hiver. Enfin, des débouchés en panification, en brasserie ou en production de sucres pour l’industrie sont en développement.
Bénéfices agronomiques et écologiques
Le triticale affine la structure du sol en surface par son réseau racinaire fasciculé (divisé en de nombreux faisceaux). La biomasse importante et le captage d’azote en font un bon concurrent des adventices, qui laisse une parcelle propre derrière lui.
Sur le plan écologique, le triticale étant particulièrement rustique, il s’adapte parfaitement à une conduite bas intrants, avec peu d’apports d’azote et peu d’interventions phytosanitaires. Restant en place particulièrement longtemps, il assure une couverture du sol dans la durée, ce qui limite le lessivage.
Semis du Triticale
Comment semer le Triticale ?
La profondeur de semis optimale pour le triticale est entre 2 et 5 cm, selon l’humidité du sol. La densité de semis est typiquement inférieure de 15% à celle du blé tendre, car le triticale est plus couvrant que son parent.
Remarque : Augmenter la densité de semis n’a pas nécessairement d’effet bénéfique sur le rendement. Au contraire, dans le cas du triticale cela risque d’augmenter le risque de verse.
Quand semer le Triticale ?
Reproduction : Semis
Le triticale est semé entre juin et septembre, selon les variétés. Les préconisations de dates de semis sont souvent très proches du blé.
Attention: un semis trop précoce exposera les jeunes plants au gel, tandis qu’un semis trop tardif fait apparaître le risque d’échaudage sous les chaleurs d’été. En effet, le triticale a besoin de 100 degrés-jours de plus que le blé pour terminer le remplissage de ses grains.
De plus, c’est une espèce particulièrement sensible à l’humidité en fin de cycle, qui peut provoquer une germination sur pied des grains.
Les agronomes d'AgroLeague peuvent vous accompagner personnellement pour réussir vos semis.
Triticale et association de culture
Associations conseillées
L’association du Triticale avec des plantes de la famille des Fabacées, qui fixent l’azote de l’air, donne d'excellents résultats. En combinant deux familles botaniques, les espèces du couvert se concurrencent peu, et le Triticale profite de l’apport d’azote issu des Fabacées. On obtient ainsi un rendement du mélange supérieur à celui des deux espèces séparées !
Exemples d’espèces à associer avec le Triticale :
Exemples de mélanges d’espèces incluant le Triticale :
- Triticale + Trèfle blanc ou incarnat + Vesce
- Triticale + Pois fourrager d’hiver
- Triticale + Seigle forestier + Féverole
- Avoine rude + Pois fourrager d’hiver + Triticale + Vesce
- Trèfle incarnat + Triticale + Vesce
Associations déconseillées
Le Triticale peut concurrencer des crucifères pour l’azote, selon la proportion de chaque espèce dans le mélange.
Triticale et rotation de culture
Le Triticale s’intègre facilement à toutes les rotations de culture, à l’exception de celles comportant des betteraves sucrières avec un risque de nématode Ditylenchus dipsaci. Il y aurait en effet un risque de multiplier ce ravageur dans le couvert.
Adapté à la culture suivante
Le Triticale est adapté à tous les suivants hors céréales à pailles. La culture suivante bénéficiera de son effet structurant sur le sol, et de la place nette qu’il laisse après destruction.
Inadapté à la culture suivante
Après un couvert de graminée comme le Triticale, il est impossible de cultiver une plante de la même famille, comme une céréale à paille. En effet, maintenir des plantes de la même famille risque à la fois d’épuiser les ressources du sol en azote et en minéraux, et de propager des maladies cryptogamiques comme l’oïdium ou la rouille. Orges et blés sont donc des suivants à proscrire, du fait de l’effet dépressif du couvert de Triticale sur ces derniers.