Réussir la culture d’un couvert de Lotier corniculé
En tant que couvert végétal, cette plante aux fleurs jaune à orangées est un très bon engrais vert, comme tous ses congénères de la famille des Fabacées (Fabaceae).Elle est par ailleurs particulièrement mellifère, donc appréciée des pollinisateurs. Son principal atout réside dans son caractère pérenne et son développement lent au printemps, qui limite la compétition avec la culture en place.
Caractéristiques du Lotier corniculé
Informations complémentaires
Le lotier corniculé est une plante vivace, qui reste donc en place 2 à 3 ans d’affilée. Au champ, elle adopte un port couché à semi-rampant. Son feuillage vert clair est caduc et tombe pendant l’automne. Cette espèce présente l’avantage important dans le cadre d’un couvert permanent d’être peu vigoureuse au printemps, ce qui limite la compétition avec la culture semée en direct dans le couvert.
La culture du Lotier corniculé
Rustique, le lotier corniculé est un couvert végétal facile à implanter dans de nombreux types de sols, qui ne nécessite que peu de soins.
Remarque : Pour des sols très humides non drainés voire hydromorphes, son voisin le lotier des marais (Lotus pedunculatus) supporte facilement l’immersion, et possède les mêmes qualités agronomiques.
Le lotier corniculé demande également très peu de régulation puisque son appareil végétatif (feuilles et tiges) se développe lentement et tardivement au printemps. Il se resème également très bien, avec des gousses dont l’éclatement peut projeter les graines jusqu’à 1,5m autour du plant mère, donc attention à l’envahissement ! Cependant, sa destruction est plus compliquée, puisqu’il résiste très bien au gel. Il est également moins sensible que d’autres couverts aux herbicides sulfonylurés. La méthode constatée comme la plus efficace est l’utilisation de glyphosate en mélange avec du 2,4D. Il peut laisser des résidus ligneux rigides s’il est détruit après floraison, qui peuvent par exemple bourrer la ligne de semis. Il faut donc savoir le détruire au bon moment, à la fois pour optimiser l’utilisation des herbicides, et pour s’assurer une parcelle saine pour le semis suivant.
Les agronomes d’AgroLeague vous conseillent de façon personnalisée pour réussir vos couverts végétaux :
Bénéfices économiques et agronomiques du Lotier corniculé
Bénéfices économiques
Les semences de lotier corniculé sont plutôt onéreuses, cependant le faible besoin de régulation de ce couvert pendant les 2 à 3 ans où il occupe une parcelle diminue ses coûts d’entretien. Par ailleurs, le lotier a une très bonne valeur fourragère, et possède la qualité d’être non météorisant. Cela signifie qu’il ne provoque pas le ballonnement des ruminants. Il est donc très facilement valorisé en fourrage sec ou en ensilage, et a fortiori en pâture.
Bénéfices agronomiques et écologiques
Le gros avantage agronomique du lotier corniculé est lié à ses racines. On y trouve des bactéries fixatrices de l’azote de l’air, contenues dans des renflements appelés nodosités. Durant tout le temps passé sur la parcelle, et après sa destruction, le lotier restitue cet azote sous forme organique à la culture en place. C’est donc un excellent engrais vert.
De plus, avec son système racinaire pivotant qui s’étend jusqu’à 1 mètre de profondeur, il décompacte et structure le sol. Il est également très mellifère, et abrite notamment les chenilles et les adultes de plusieurs espèces d’azurs, des papillons protégés en France. Il attire aussi les pollinisateurs, parmi lesquels les syrphes, auxiliaires des cultures. Enfin, son appareil végétatif est lent à redémarrer après sa dormance hivernale. Il ne risque donc pas d’entrer en compétition pour la lumière ou les nutriments avec la culture en sortie d’hiver ou au printemps.
Semis du lotier corniculé
Comment semer du lotier corniculé ?
Le lotier se sème en plein, de façon privilégiée avec un semoir à dents, mais les autres techniques de semis sont tout à fait convenables pour ce couvert. La profondeur de semis optimale est d’ 1 cm, à adapter en fonction de la teneur en eau du sol. La densité de semis dépend des cultures implantées par la suite dans le lotier, comptez entre 8 et 15 kg/ha.
Quand semer le lotier corniculé ?
Reproduction : semis, ressème naturellement
Le lotier corniculé s’implante d’avril à juin ou d’août à octobre. Il se développe relativement lentement, et fleurit d’avril à septembre. Il est très rustique et supporte facilement la sécheresse, le froid et le gel jusqu’à des températures de moins de 13°C.
Lotier corniculé et association de culture
Associations conseillées
Le lotier corniculé utilisé en couvert permanent apporte de l’azote au sol et se développe lentement. Il est donc tout indiqué pour des associations avec des couverts de graminées dont il favorise la croissance.
Associations inadaptées
En mélange, le risque est lié à son développement lent. Associé à des espèces très couvrantes et à croissance rapide comme la phacélie, le lotier peut être étouffé et ne pas s’épanouir.
Lotier et rotation de culture
Adapté à la culture suivante
Par ses propriétés fixatrices d’azote, le lotier corniculé est un excellent engrais vert permanent pour toutes les céréales, notamment :
- un blé de blé (précédé par un blé dans la rotation)
- un blé assolé (précédé par une culture autre),
dont il pourra augmenter les rendements en apportant une fertilisation organique supplémentaire.
Cette association est d’autant plus intéressante qu’il est peu compétitif en sortie d’hiver, et ne menace donc pas ces graminées parfois fragiles au début du printemps.
Enfin pour le colza, il a l’avantage de ne pas laisser trop de pailles en cas de destruction, et donc de peu favoriser les limaces.
Inadapté à la culture suivante
Il est difficile de cultiver des légumineuses (pois, soja, féverole etc…) après ou dans un couvert de lotier corniculé.
En effet, ces plantes appartiennent à la même famille des Fabacées. Les herbicides utilisés pour réguler le couvert sont donc également meurtriers pour ces cultures. Cela empêche de contrôler ou de détruire chimiquement le couvert une fois ces cultures implantées !
Enfin il existe des cultures très sensibles à la compétition comme le tabac, le lin et la betterave. Quand bien même le lotier est peu compétitif, il est recommandé de détruire le couvert avant de semer ces cultures.
