Réussir la culture du Trèfle blanc en tant que couvert végétal
Le trèfle blanc constitue un excellent fourrage pour le bétail et est comestible pour l’Homme. Avec une bonne capacité de couverture du sol et un faible coût des semences, c’est donc une espèce toute indiquée pour réaliser un couvert végétal permanent.
Caractéristiques du Trèfle blanc
Informations complémentaires
Le trèfle blanc est plante herbacée pérenne, au port rampant (5 à 10 cm de hauteur hors floraison). Ses feuilles sont découpées en 3 folioles arrondies, souvent ornées d’une tache blanche triangulaire en leur centre. On distingue le trèfle rampant de son cousin le trèfle des champs (Trifolium arvensis) par ses folioles au bord crénelé. C’est une espèce bio-indicatrice d’un sol alcalin et riche en matière organique. On le retrouve donc souvent dans les prairies pâturées.
La culture du trèfle blanc
Le trèfle blanc s’adapte très bien à tous types de sols, et résiste facilement aux gels hivernaux. Il produit de nombreux stolons et un système racinaire dense mais peu profond. C’est donc un bon concurrent des adventices, mais il est aussi sensible à la sécheresse et compétitif pour l’eau. Comme son cousin le lotier corniculé, il ne craint pas le gel. Il résiste également au piétinement, au rouleau ou au broyeur. Sa régulation passe donc par une application bien positionnée d’herbicides - glyphosate parfois associé au 2,4D - ou bien il est détruit par travail du sol avant la culture suivante. Son port rampant facilite la moisson des céréales implantées dans le couvert.
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Bénéfices économiques et agronomiques du Trèfle blanc
Bénéfices économiques
Le grand atout du trèfle blanc est le faible coût de ses semences, ce qui rend son implantation rentable même pour une courte période. Son caractère pérenne en fait également un candidat de choix pour réaliser un couvert végétal permanent. Cette légumineuse fixe l’azote de l’air via les bactéries associées à ses racines. Ceci lui confère une haute teneur en protéines et en fait un fourrage intéressant sur le plan nutritionnel.
Remarque : Dans le cas d’une valorisation en fourrage ou en pâturage, il faudra veiller à choisir une variété peu météorisante. En effet, plusieurs variétés de trèfles contiennent des composés cyanogènes, qui provoquent chez les ruminants des ballonnements -on parle de météorisation- et sont donc moins propices à l’alimentation animale.
Le trèfle blanc est également un excellent engrais vert qui peut limiter les dépenses en intrants azotés.
Bénéfices agronomiques et écologiques
Le trèfle blanc emmagasine l’azote de l’air et peut restituer jusqu’à 100 kg N/ha aux cultures suivantes, selon sa durée de présence sur la parcelle et sa date de destruction. C’est là son principal avantage agronomique. Selon les variétés, la présence de stolons, des tiges qui permettent la reproduction du trèfle, peuvent en faire un excellent concurrent des adventices. Ses fleurs produisent un nectar abondant, ce qui en fait une plante mellifère de choix qui attire les pollinisateurs et les auxiliaires des cultures.
Remarque : S’il est semé en association avec une culture d’hiver, le trèfle aura même le temps de fleurir en interculture, maximisant ainsi son potentiel de couvert mellifère.
Semis du Trèfle blanc
Comment semer le Trèfle blanc ?
Le trèfle blanc se sème en plein, dans une terre fine et avec un bon rappui du semis. Il est aussi semé à la volée avec un passage de herse étrille. En pur, la densité conseillée est de 3 kg/ha.
Quand semer le trèfle blanc
Reproduction : Semis
Le trèfle blanc s’implante en interculture, au printemps ou en automne. Il peut être semé en association avec une culture d’hiver (colza par exemple). Dans ce cas, une date de semis précoce permettra de limiter la concurrence du trèfle sur la culture. En effet, ce dernier a besoin de températures et d’un ensoleillement élevés pour se développer.
Trèfle blanc et association de culture
Associations conseillées
En couvert permanent, le trèfle blanc se sème facilement assolé avec du colza. Un semis précoce du colza assurera que le trèfle ne concurrence pas trop la culture. Après la récolte du colza, le trèfle blanc croît rapidement et assure une couverture efficace du sol. Il bénéficiera surtout aux céréales dont il augmentera les rendements jusqu’à +11 q/ha pour une orge et +14 q/ha pour un blé.
Il est parfois couplé à du Lotier corniculé, son cousin de la famille des Fabacées. Il s’agit également d’une espèce pérenne mais plus résistante à la sécheresse et moins concurrentielle pour la culture associée.
Exemples d’espèces à associer avec le Trèfle blanc :
- Phacélie,
- Luzerne,
- Lotier corniculé,
- Trèfle incarnat,
- Trèfle de Perse,
- Trèfle violet
Exemples de mélanges d’espèces incluant le Trèfle blanc :
- Luzerne + Trèfle blanc,
- Phacélie + Sainfoin cultivé + Trèfle blanc
Associations déconseillées
Au début du printemps, le trèfle blanc se développe lentement. Il risque donc d’être étouffé par d’autres espèce très couvrantes comme la Phacélie. Ainsi, il doit parfois être resemé pour maintenir une densité optimale.
Trèfle blanc et rotation de culture
Adapté à la culture suivante
Le trèfle blanc est un excellent couvert permanent pour un suivant de céréales d’hiver, dont il va augmenter les rendements en apportant de l’azote. Sa performance en tant qu’engrais vert réside beaucoup sur la maîtrise du couvert. En effet, il faut maintenir une couverture du sol de 85% pour bénéficier des apports d’azote au sol et concurrencer les adventices avant le semis de la céréale. Mais le trèfle blanc doit être fortement régulé avant la floraison de la céréale.
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Inadapté à la culture suivante
Les cultures de légumineuses - pois, féverole, lentille - sont de la même famille que le trèfle, les Fabacées. Elles sont donc sensibles aux mêmes herbicides. Cela rend la maîtrise du couvert très compliquée dans ces cultures, elles sont donc déconseillées après un couvert permanent de trèfle.
Enfin, pour les mêmes raisons de maîtrise du couvert, il est recommandé de détruire le trèfle blanc avant d’implanter une culture d’été (maïs, sorgho…).
